dimanche 18 janvier 2009

Visite de l'exploitation de M. Bourcier au Loroux Bottereau

L'installation

Après une formation agricole supérieure (BTSA TAGE), M. Bourcier a exercé comme salarié en tant que technicien bovin. Il a suivi une formation en agriculture biologique en 1988. Puis il a été chef d'atelier dans un CAT pendant 10 ans.

Il a ensuite décidé de s'installer en production bovine bio, projet qu'il voulait mener à bien avant ses 40 ans pour avoir le statut de JA. Après des obstacles liés au prix élevé du foncier au sud de Nantes et à la frilosité de sa banque (Crédit Agricole), il a réussi à s'installer en 2001 sur les terres d'un maraîcher qui connaissait de grosses difficultés. La Banque Populaire l'a suivi dans son projet.

Au dépôt de bilan de son voisin maraîcher il a repris l'atelier de maraîchage de ce dernier sur ses 13 ha.

Son exploitation est une entreprise individuelle. Il a 2 salariés à plein temps. Il emploie 1 saisonnier et accueille 2 stagiaires pendant l'été.


Les vaches allaitantes



La Nantaise


Le cheptel est composé de 2 races : la Limousine, appréciée pour sa rusticité et sa facilité au vêlage, et la Vache Nantaise. M. Boursier a participé au plan de sauvegarde de cette dernière : en 1989 il n'en restait que 50 spécimen. Aujourd'hui il y a assez d'animaux pour entamer une phase de sélection. La Vache Nantaise est bien adaptée aux prairies humides qui constituent les surfaces pâtu

rables de l'exploitation (90 ha). Environ 19 vêlages sont prévus cette année.

Les bâtiments d'élevage sont d'anciennes serres de maraîchage. Le système est extensif. L'alimentation est composée uniquement d'herbe et de fourrages.

L'astreinte principale est la surveillance des animaux dans les pâtures : l'exploitant a choisi de ne pas déléguer cette tâche et ne prend donc jamais de congés !

Un abattoir certifié bio découpe les carcasses de ses bêtes et les retourne en caissettes.



La Limousine


Le maraîchage


Cette activité est caractérisée par la démarche de bio-dynamie. Cette théorie a été mise au point en 1924 par Rudolf Steiner en Allemagne. Ce dernier avait constaté la dévitalisation de la terre, la diminution de la résistance des plantes aux maladies, suite à l'utilisation des engrais chimiques. Selon cette approche il faut comprendre le monde vivant par rapport au cosmos. Il faut apporter à la terre des «médicaments» sous la forme de composts à dose homéopathique. L'objectif est d'augmenter le niveau d'humus dans le sol.


Les deux ateliers de l'exploitation sont complémentaires car le compost est préparé à partir de bouse de vache. La bouse est introduite dans une corne enterrée pendant un long laps de temps, se transformant ainsi en humus. Puis on utilise un dynamiseur en cuivre dans lequel un vortex est créé afin d'incorporer les propriétés du compost aux molécules d'eau. Cette préparation est ensuite pulvérisée sur les cultures.



35 à 40 légumes différents sont produits. Ce sont uniquement des légumes de saison, principalement pommes de terre, carottes, tomates, choux et salades. En complément on trouve des légumes anciens. Un projet de forçage de racines d'endives est à l'étude.

La production pousse en plein champs à la belle saison et sous des abris (2700 m2) achetés d'occasion pendant l'hiver. Le désherbage se fait à la vapeur à l'aide d'une vieille machine, celui-ci n'est pas systématique car onéreux. Le paillage est constitué d'un film biodégradable.

Les graines sont achetées à des fournisseurs bio comme Biosem (Technosem) à Cléder par exemple, et la plupart des plants viennent d'un producteur bio de Vendée.



La commercialisation



Toute la production est écoulée en vente directe. M. Bourcier est présent sur 3 marchés (à l'ouest de Nantes, au marché populaire du samedi de Nantes, au Landreau). Il a également monté 2 AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) à Nantes et dans une commune rurale, regroupant chacune 55 personnes. Les adhérents s'engagent pour 6 mois à acheter chaque semaine un panier des légumes du moment.

Le prix des produits est fixé en fonction de la concurrence présente à Nantes : 2 grossistes bio sont présents au MIN et plusieurs points de vente spécialisés bio existent sur le secteur.


M. Bourcier ne regrette pas son choix de la filière bio qui connaît une croissance à 2 chiffres. Il croit en l'avenir de l'agriculture biologique à un moment où le danger des pesticides n'est plus un tabou.

Pour en savoir plus sur la Biodynamie :


http://www.bio-dynamie.org/methodes-et-techniques-agriculture-biodynamique/methodes-techniques-biodynamie-sommaire.htm


Maison de l'Agriculture Bio-Dynamique
5, Place de la Gare
68000 COLMAR
Tél. : 03.89.24.36.41
Fax : 03.89.24.27.41
www.bio-dynamie.org

Rudolf Steiner : sa vie, son oeuvre

de Johannes Hemleben, 184 pages. Éditions Triades.

Rudolf Steiner fut sans doute l'une des personnalités les plus marquantes - et les plus controversées - du début du 20e siècle. Près d'un siècle plus tard, ses impulsions novatrices en sciences, en architecture, en éducation (pédagogie Waldorf), en médecine, en agriculture (méthode bio-dynamique), continuent de se développer, et paraissent encore révolutionnaire.
Ce "philosophe de la liberté", travailla d'abord dix ans à publier les oeuvres scientifiques de Goethe. Il se rapprocha quelque temps des théosophes, mais s'en sépara bientôt pour fonder une science moderne de l'esprit qu'il nomma "anthroposophie".
Il inspira des artistes comme Kandinsky et Le Corbusier. Il s'est engagé politiquement pour prôner l'idée d'une triarticulation de l'organisme social.
Le livre de Hemleben tente d'éclairer ce destin hors norme, en le replaçant dans son contexte historique, culturel et humain.


Le cours aux agriculteurs

par Rudolf Steiner, traduction de l'allemand par Ilse Démarest-Oelschläger, 250 pages. Éditions Novalis.

Peut-on encore, de nos jours, travailler la terre sans l'épuiser et fournir aux Hommes une nourriture qui stimule leurs forces? Dés les années qui suivirent la Première Guerre mondiale, des agriculteurs et des scientifiques demandèrent à Steiner s'il pouvait les aider à mieux comprendre la terre, les plantes et les animaux et les conseiller dans leurs pratiques de culture.
Steiner accepta et, du 7 au 16 juin 1924, il vint faire une série de 8 conférences, dont certaines furent suivies d'échanges.
Devant un public principalement composé d'agriculteurs, il posa les fondements d'une façon nouvelle de retrouver un lien avec la terre et de la travailler. Cette agriculture, bientôt appelée "bio-dynamique", veut redonner des forces de vie à une terre qui, à cette époque déjà, commençait à être soumise à la recherche exclusive du rendement, de la quantité et de la rentabilité au détriment de la qualité. Steiner propose aux cultivateurs une méthode moderne, scientifique, de concevoir la nature, les éléments, les minéraux, les plantes et les animaux, dans un souci de respecter l'environnement et de soigner l'homme par une nourriture de qualité dans un paysage vivant et diversifié. L'agriculteur, mais aussi tout homme qui a un sens éveillé pour la terre, retrouvera sous une forme consciente le lien profond avec les forces qui ont créé la nature.

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